Aujourd’hui, c’est mon anniversaire. Alors aujourd’hui, je vais me faire plaisir et partager un peu de moi avec vous. Des bisous !
Il y a 5 ans de ça, dans la vitrine de sa boutique de Regent Street, la marque LUSH a lancé une opération marketing audacieuse, en faisant « subir » à une jeune artiste volontaire les tortures infligées aux animaux de laboratoire.
Gros retentissement, succès au rendez-vous pour la marque, opération com’ réussie.
Le point vraiment intéressant à retenir selon moi, c’est que toutes les personnes qui ont été touchées visuellement (directement et indirectement) par la campagne de promo ne peuvent plus arguer qu’elles ne savent pas.
On en parle, on en débat, on s’oppose, mais au final, tester sur des animaux, qu’est-ce que c’est ?

Tester sur les animaux, c’est leur appliquer ou leur faire ingérer des substances (chimiques) en grande quantité et les placer dans des situations extrêmes – qui illustrent le potentiel maximum et les limites de ces substances – jusqu’à blessure, rupture, brûlure ou mort. Puis, on pratique une étude sur l’animal vivant, ou une autopsie sur l’animal mort.
Voilà voilà.
Cet article, je l’écris donc parce que c’est quelque chose qui me semble être (un poil, haha) important.
Je ne suis pas spécifiquement impliquée dans la défense des animaux ; de manière générale, les associations à qui je fais le plus volontiers de dons sont plutôt celles qui concernent les solutions durables contre la faim et celles qui se préoccupent du sort des enfants.
(En gros, ceci n’est pas un plaidoyer de fanatique radical.
Éventuellement le message d’une prosaïque amicale.)
(Il faut que j’arrête les jeux de mots pourris MAINTENANT.
Je commence à me faire peur toute seule.)
Mais en fait, à travers cette question de tests sur les animaux, se profile une véritable interrogation sur ce qui nous caractérise : la conscience et le concept d’humanité.
(Yeah, vas-y, sors des mots compliqués, ça fait oublier ton plat d’il y a un paragraphe. Tu tiens le bon bout.)
Le concept d’humanité d’abord, qui résume à la fois tous les individus appartenant à l’espèce humaine et certaines valeurs intrinsèques à cette dernière, comme la bonté ou la générosité.
On pourrait passer des heures à discuter du concept selon un angle philosophique, religieux ou anthropologique. Pour ma part, et très égoïstement, je me suis choisie comme étalon.
En gros, si je n’ai pas envie que l’on me fasse quelque chose, je ne l’impose pas aux autres.
C’est assez simple. Et ça marche même pour des animaux !
Je pars du principe qu’ayant l’avantage de l’intelligence, de la parole et du pouce opposable (Oui messieurs-dames, il parait que c’était le truc le plus hypissime [on prononce Haïpi, pas Hippi] avant l’arrivée du feu. Maintenant tout le monde en a, c’est So Mainstreem…), j’ai une relative responsabilité vis-à-vis de tout ceux qui n’en ont pas.
(… enfin, excepté les êtres humains. Pas question de récupérer Trump à la retraite.)
Donc, jusqu’à ce que les animaux soient capables de m’expliquer en morse qu’ils en ont leur claque de se faire torturer, je pars du principe (audacieux, certes) qu’ils sont moyennement fans.
– A la base, je voulais rajouter quelques illustrations pour appuyer mon propos.
Mais en fait, la plupart des images sont sous-titrés de textes du style « ne me tue pas!! » qui en rajoutent une couche et qui, par le manque de subtilité ou la culpabilisation ratent leur objectif.
Parfois, la réalité dans ce qu’elle a de plus simple et de plus horrible est amplement suffisante.
Si vous voulez comprendre de quoi on parle, vous pouvez simplement taper « animal testing » sur youtube. Quelque soit la langue, les images se passent de commentaire. –
(Je pose ça là en passant …
… et je rajoute que ça marche aussi pour les femmes, hein, à tout hasard et dans le doute, voilà voilà.)
En ce qui concerne la conscience, deux aspects en particulier : la conscience morale et la conscience écologique, qui aboutit à la responsabilité citoyenne.
Pour vous expliquer, je pose une question en apparence un peu stupide : Est-ce que le fait de fermer les yeux et les oreilles fait disparaitre les faits ?
Non, évidemment.
La société de consommation pousse à toujours plus de consumérisme sans raisonnement. C’est une utopie qui a la vie dure, le fait d’acheter en étant délivré de toute responsabilité morale.
Malheureusement, c’est une illusion dangereuse qu’il est important de cerner, mettre en lumière et refuser.
Nous sommes – entre autre – ce que nous achetons. Ou plutôt, notre sens moral est défini par nos actions plus que par nos convictions.
Je ne connais pas grand monde qui se positionne à fond pour le travail des enfants.
Enfin, je n’en connais pas qui l’assument !
Par contre, je connais des centaines de personnes qui achètent une paire de Nike (par exemple, ça ou autre chose) sans se poser de question.
C’est vrai, quoi, c’est chiant à la fin, s’il faut qu’on surveille tout ce qu’on achète ! On peut pas tout savoir non plus !! => Ça, c’est la position que toutes les entreprises au sens moral déformé ou à l’éthique élastique devant le profit attendent de vous en bons consommateurs formatés.
Et pourtant, quand vous achetez un produit, vous ne faites pas que donner de l’argent contre un objet.
Vous donnez de l’argent à une entreprise qui peut ainsi faire perdurer ses méthodes de production – quelles qu’elles soient.
Acheter est donc un acte fort, citoyen, presque politique.
A qui est-ce que je choisis de donner mon argent ?
Quelle méthode de production est-ce que je sponsorise ?
Quelle éthique ou philosophie est-ce que je favorise ?
Qui est-ce que je finance ?
Et surtout, qu’est-ce qui compte le plus pour moi ?
La poudre aux yeux éco-éthico-catastrophique du branding, ou le choix de produits qui reflètent ce que je suis et ce en quoi je crois (sans pour autant abandonner la qualité ?). Plutôt manichéen comme question, mais malheureusement, on en est là.
J’achète des produits cruelty-free, parce que je serais incapable et surtout absolument contre le fait d’aller peler vivant un lapin ou d’injecter des substances chimiques dans les yeux d’un chien ou d’un chat au nom de la cosmétique.
Donc, je ne le cautionne pas non plus indirectement.
C’est une manière de se positionner et de s’impliquer, sans pour autant avoir besoin d’être un ou une activiste de folie.
Je n’irai pas sur les bateaux de Green Peace en plein milieu de l’arctique, nooope nope nope ; mais je boycotte les laboratoires qui testent sur les animaux en refusant de leur donner mes sous.
Question 1 : Au nom de quoi est-ce que des laboratoires s’arrogent le droit de torturer des animaux ?
– Pour la science, me dit-on.
Aaaah, c’est tout à fait le type d’argument d’autorité que j’adore. Le genre d’argument qui a mené l’espèce humaine à l’unité 731. Je vous laisse le soin de googliser le terme. La science a bon dos.
Question 2 : Puisqu’il existe des alternatives, pourquoi est-ce que les différentes marques continuent à tester les ingrédients sur des animaux ?
(oui, hein, parce que ces petits malins contournent l’interdiction européenne de tester les produits finis sur les animaux.*)
– Pour les sous, il parait. Parce que les produits chimiques et synthétiques sont moins chers à commercialiser. Bon, ils finissent par vous démolir la santé, mais ça, c’est peanuts.
Question 3 : Mais les grandes marques, elles, sont safe ?
– En fait, c’est super simple : tant qu’il n’y a pas marqué « non testé sur les animaux » ou « cruelty free » (ou logo leaping bunny) sur l’étiquette ou l’emballage, c’est mort. Sans mauvais jeu de mot.
Question 4 : Mais qu’est-ce que je peux bien y faire ? Je suis pas Brigitte Bardot non plus !
– Non, et c’est très bien comme ça. Par contre, on peut tout simplement utiliser le Superpouvoir du Consommateur Ecoresponsable (aussi appelé ConsommActeur) : le boycott !!! Il y a peu de chance qu’un boycott total (qui mettrait une entreprise en faillite) n’advienne, ne nous leurrons pas ; mais boycotter et faire baisser les ventes d’une grande enseigne, c’est leur mettre un coup de pied aux fesses pour qu’ils continuent à produire ce magnifique rouge à lèvre rouge que vous adorez, mais AVEC des produits naturels et SANS torturer les animaux. Ils feront probablement un peu moins de benefs, mais les animaux et votre santé, eux, devraient y gagner au change.
Question 5 : C’est bien beau, mais c’est super abstrait ton truc. Concrètement, j’achète où, je boycott quoi ?
– En voilà une question qu’elle est bonne !! Voilà ci-dessous quelques exemples de marques qui valent le coup de ce point de vue là – ou à boycotter, c’est selon.
C’est cadeau, c’est pour vous !!!
Petit Listing de marques pas cools :

Petit Listing de Marques Cruelty-Free :

Eh, vous constaterez que je suis pas vache quand même : pour me faire pardonner d’avoir critiqué Sephora, j’ai rajouté le guide des marques Cruelty Free qu’ils proposent – du moins dans les pays anglophones.
Merci d’ailleurs à tous les sites et personnes qui ont pris la peine d’établir ces liste dont je ne suis, évidemment, pas à l’origine. (Rendons à César et ses potes…)
Allez, pour le fun et parce que je suis sadique, je vous balance le truc :

Pour les marques Cruelty-Free qui appartiennent à des entreprises qui testent, comment vous positionnez-vous ?
Vous avez quatre heures.
* Je quote wiki : (…) »Cependant, certains fabricants de cosmétiques utilisent toujours des animaux pour tester leurs produits avant leur commercialisation.
Selon une étude réalisée en 2016 par l’association de défense des animaux Peta, plus de 250 marques de cosmétiques, notamment Avon, Neutrogena, Guerlain, L’Occitane, MAC Cosmetics, Vidal Sassoon et Mary Kay, ont encore recours à ces pratiques59.
Un pays comme la Suisse a interdit depuis 2008 l’expérimentation de produits et d’ingrédients cosmétiques sur les animaux mais cette loi est facilement contournable lorsque l’expérimentation est a visée médicale.
De ce fait, il existe des activités illégales d’expérimentation animale sur produits cosmétiques délocalisées en Suisse.«
2 réponses sur « (Anniversaire &) Cruelty Free : Et vous, ça se passe comment ? »